L’empire du Mali atteint son apogée sous Kankan Musa (ou Moussa), dit aussi Mansa (empereur) Musa. Son règne est connu grâce à l’historien Ibn Khaldūn, qui tenait ses informations de son ami al-Māmar, lequel voyagea avec Kankan Musa. Celui-ci aurait été l’un des quatre grands sultans du monde musulman : sultans de Bagdad, du Caire, du Bornou et du Mali. Son autorité s’étendait de l’océan Atlantique à l’Adrar des Iforas et de Oualata à la forêt guinéenne. Le Mossi restait un adversaire redoutable, mais les Touaregs devaient payer un tribut. Son pèlerinage à La Mecque est resté dans toutes les chroniques arabes, en raison de la magnificence qu’il déploya.
Le pèlerinage à la Mecque de Kanga Moussa le rendit célèbre en Afrique du Nord et dans le Proche-Orient. Il part pour l’Arabie en 1324, avec sa suite qui comprend 60 000 hommes, 12 000 serviteurs et esclaves, des hérauts vêtus de soie et porteurs de bâtons d’or s’occupent des chevaux et des sacs. Moussa fournit tout ce dont a besoin la procession, fournissant nourriture aux hommes et aux animaux. Au sein de la caravane se trouvent aussi, selon certains récits, 80 dromadaires portant entre 50 et 300 livres d’or en poudre chacun (le Mali ignorait la monnaie). Dans chaque ville qu’il traverse, Moussa offre ses richesses. Il est aussi indiqué qu’il construit une nouvelle mosquée chaque vendredi, quelle que soit la localité où il s’arrête ce jour-là.
Il dépensa de telles quantités d’or qu’il fit tomber pour plusieurs années le cours de ce métal par rapport à l’argent. Désireux de s’assurer la maîtrise des voies de communication transsahariennes, il soumit le royaume songhaï du Gao et prit les deux fils du souverain comme otages. À son retour au Mali, il fit édifier un splendide palais et offrit à son architecte arabe cinquante-quatre kilogrammes d’or. Le style soudanais date de cette époque. Il s’agit en fait d’un style architectural arabo-berbère, aux lignes massives, qui donne aux constructions en terre séchée au soleil l’aspect de maisons fortifiées.
SOURCE: http://www.universalis.fr/encyclopedie/kankan-musa-mansa-musa/