Dans ce livre, Pour la vérité et la justice, cosigné avec le journaliste François Mattei, Laurent Gbagbo écrit son histoire politique de la crise ivoirienne, depuis sa cellule de Scheveningen, près de La Haye.
Il n’est guère étonnant de voir Laurent Gbagbo, historien passionné d’ouvrages anciens, choisir le Verbe pour transmettre sa vérité, sa version de la crise ivoirienne, pré ou post-électorale, qui l’a vu chuter. Chantre de la rupture entre l’Afrique et les réseaux de la « Françafrique », l’ancien président est intarissable, bien aidé par la plume convaincu du journaliste François Mattei, qui l’a rencontré à de multiples reprises.
Chassé du pouvoir manu militari par l’armée française le 11 avril 2011 après le litige qui marqua le second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010 et la guerre qui s’en est suivie, le président Gbagbo a été transféré à la Cour pénale internationale de La Haye et incarcéré à la prison de Scheveningen. Menant avec ses avocats le combat judiciaire pour démontrer son innocence, il a été écarté de la scène publique. Mais il a entretenu au fil de ces années de crise un dialogue continu avec François Mattei, qui restitue ici pour la première fois son exceptionnel témoignage. Un récit riche en révélations sur les responsabilités françaises dans cette affaire hors norme, rythmé par les confidences inédites de Laurent Gbagbo.
Extraits : » Faire bouger les choses, s’opposer au diktat, ce n’est pas facile, ce qui m’arrive en est l’illustration. Nous ne sommes libres qu’en apparence, à l’intérieur de la cage où l’on nous a mis, nos finances et notre économie sous tutelle, sans poids réel au niveau international, menacés d’être mis à l’amende si nous n’obéissons pas. […] La Côte d’Ivoire avait les moyens de quitter cette dépendance. […] Je m’apprêtais à le faire. […] Alors, à la fin Sarkozy a pris un gourdin. […] Aujourd’hui je comprends qu’on voulait une issue brutale et définitive. […] On a voulu m’empêcher de poursuivre ma route. «