« Que signifie le concept de « Se djodjoe dji », c’est-à-dire « l’état de droit » ? Quelle est la réelle définition du concept de Maât ? Cet ouvrage met en exergue la Tradition Kamit dans son ensemble en fournissant les outils et les solutions concrètes pour une édification du Dunamefe, l’État Kamit Moderne, à travers le cadre de l’Uhem Mesut (Renaissance). Cet État Moderne organisera notre Société comme Espace de libertés, de prospérité matérielle, de responsabilité politique, d’inventivité, de sciences, de techniques et de spiritualité.
« L’Afrique doit s’unir », comme l’a prédit le Wosadjefo Kwame Nkrumah, et elle doit le faire suivant ses propres principes, ses propres fondements qui sont ici exposés.
« Par conséquent, il n’y a qu’un seul salut : c’est la connaissance directe ! Et aucune paresse ne pourra nous dispenser de cet effort. Il faudra absolument acquérir la connaissance directe. »
Nunlonla Cheikh Anta Diop
En effet, seule la connaissance directe permet de nous éloigner des élucubrations d’une prétendue historie qui se veut « officielle » et dont on n’a rien à tirer si ce n’est l’avilissement. C’est en ce sens qu’on comprend très bien l’assertion suivante :
« L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. »
Fari Lumumba »
Avec Duname, plongeons à la redécouverte de nos Racines, de notre véritable Histoire telle que consignée par notre Tradition riche de plus de 101.961 ans de Modernité avant Lumumba. Découvrons les origines de la création de l’Univers, les origines de l’Être humain, l’organisation de nos Sociétés à travers la Maât et l’Ubuntu, notre principe du Vivre-ensemble. Le mot UBUNTU se retrouve dans plusieurs de nos langues avec quelques variantes ici et là. Voyons ce que veut dire UBUNTU afin que chacun puisse retrouver un équivalent dans sa langue. Desmond Tutu dit ceci à propos de UBUNTU :
« le mot Ubuntu […] exprime le fait de se montrer humain. Lorsque nous voulons faire connaître tout le bien que nous pensons de quelqu’un, nous disons : « Yu, u nobuntu », « Untel a de l’ubuntu »; ce qui signifie qu’il est tout à la fois généreux, accueillant, amical, humain, compatissant et prêt à partager ce qu’il possède. C’est aussi une façon de dire: « Mon humanité est liée inextricablement à la vôtre » ou « Nous appartenons au même faisceau de vies. » Nous avons un principe: « Un être humain n’existe qu’en fonction des autres êtres humains. » C’est assez différent du « Je pense donc je suis ». Cela signifie plutôt: « Je suis humain parce que je fais partie, je participe, je partage. » Une personne qui a de l’ubuntu est ouverte et disponible, elle met les autres en valeur et ne se sent pas menacée s’ils sont compétents et efficaces, dans la mesure où elle possède une confiance qui se nourrit du sentiment qu’elle a d’appartenir à un ensemble, et qu’elle se sent rabaissé quand les autres sont rabaissés, humiliés, torturés, opprimés ou traités comme des moins que rien. » (Dans son livre: « Il n’y a pas d’avenir sans pardon » p. 38 à 39)
En clair, on dit de quelqu’un qu’il a l’Ubuntu lorsque l’expression de son humanité est en équilibre avec celle des autres. Ubuntu vient également de Muntu qui veut dire « être humain », féminin ou masculin. De Muntu, au singulier, on a Bantu au pluriel et qui signifie les « êtres humains ». Cet état d’esprit, l’Ubuntu, est alimenté par un ensemble de valeurs morales cardinales généralement admises dans nos sociétés. Sans ces valeurs, il n’est pas possible d’incarner l’Ubuntu. Ces valeurs étaient rassemblées, depuis les temps anciens, au sein du concept de Maât. Maât en tant que principe d’action dans tous les domaines d’activités humaines: morale, spirituelle, philosophique, politique, etc. D’ailleurs, le professeur Obenga nous apprend que Maât se retrouve sous les appellations « Moyo » au Kongo, « Ma » chez les Ngaka, « Mye » chez les Fang, « Mya » chez les Mpongwe, « Mo » chez les Yoruba, « Ma » chez les Haussa, « Mat » chez les Mada, « Mat » chez les Nuer, etc. (voir dans l’ouvrage: « A Companion to African Philosophy » de Kwasi Wiredu, p.48)