La conférence de Berlin, qui s’est tenue de novembre 1884 à février 1885, fut organisée par le chancelier Bismarck afin d’établir les règles qui devaient présider à la colonisation de l’Afrique. Britanniques, Français, Allemands, Belges, Portugais, Italiens se lancèrent dans l’intérieur de l’Afrique, qui fut partagé par les Européens en moins de quinze ans, au prix de guerres contre les royaumes africains qui finirent par être vaincus… La balkanisation de l’Afrique se fit au mépris des peuples, des cultures et des langues par un découpage anarchique des puissances coloniales…La colonisation s’imposa par la force: Une nouvelle religion fut imposée, une nouvelle langue fut imposée, une nouvelle culture fut imposée… L’identité du peuple Africain se dissout petit à petit au point qu’il ne n’y rendit pas compte et s’en accommoda.
Avant la balkanisation de l’Afrique (KaMa) en 1885, les populations de ce continent vivaient en harmonie (ce qui ne veux pas dire qu’il n’ avait pas de guerre mais que les choses étaient régies par un ORDRE) dans des royaumes dont les frontières naturelles étaient définies par les groupes ethniques qui composaient ces royaumes. Les états africains actuels aux frontières artificielles tracées et voulues par le colonisateur sont totalement arbitraires et non-significatives et ne peuvent garantir l’intégrité des populations et la stabilité des régions.
Car, la plupart des communautés ethniques se retrouvent divisées, vivant en frustration sous des règles souvent en contradiction avec l’épanouissement de leurs cultures. Le résultat est le nombre croissant de conflits et instabilités sociales qui se produisent de plus en plus, compromettant ainsi le développement de l’Afrique, ce continent qui regorge pourtant des plus grandes richesses de la planète.
NON, les africains ne sont pas maudits! Ils sont désintégrés, morcelés comme l’est leur continent. Sans le savoir, ils ont perdu leur identité, la quintessence de leur être. Car, l’histoire de l’indépendance de l’Afrique ressemble à l’allégorie de l’esclave affranchi qui voyant ses chaînes enlevées se croit libre alors qu’il est toujours emprisonné dans une cage intangible: celle du conditionnement.
Pour se libérer, l’Africain doit reconquérir et se réapproprier son Histoire, Histoire oubliée et falsifiée où l’Homme Noir (le Kamite) était à la fois respecté, craint et adulé (comme un Dieu) car il détenait le spectre des Sciences et du Savoir et de la Spiritualité. Le véritable blocage de l’Afrique n’est pas physique (balkanisation en 1884-1885) mais psychologique (inconscient) car L’Homme en conflit avec lui-même ne peut espérer une libération totale de son être.
Par Matthieu Grobli
Article publié pour la première fois le 30/01/2013