Dès l’Égypte Antique, les égyptiens se servent de produits à base de parfum (huiles, baumes) pour embaumer les morts, afin de faciliter leur passage vers l’au-delà et se rapprocher des dieux.
La plupart de ces parfums sont fabriqués à base de fleurs comme le lotus bleu, l’iris ou de résine (principalement la myrrhe). A cette époque, le parfum est aussi utilisé dans la vie de tous les jours, par les pauvres comme les riches: c’est un outil de séduction et de médecine. On le fabrique en faisant macérer des fleurs dans des graisses ou des huiles végétales qui leur donnent une odeur parfumée.
Le savoir du parfum se transmet jusqu’en Grèce grâce à leurs importantes relations maritimes. Les Grecs ont d’abord utilisé le parfum à des fins religieuses, comme en Égypte. Il est ensuite devenu un produit de bien-être.
Pour les Égyptiens, l’existence du parfum est primordiale.
Les plus courants sont la myrrhe et l’oliban. La myrrhe est jetée dans le feu sacré du temple dans de petites cuillers décorées que l’on appelle “cuillers à myrrhe”.
Le parfum sert aux offrandes, à la momification mais aussi à la divination: « Boswellia cartesia » est la dénomination latine d’oliban, en hiéroglyphes, elle s’écrit « s-ntr », ce qui signifie «celui qui fait connaître Dieu ».
Chaque rite correspond à une essence différente: myrrhe, oliban, ambre, santal, bois odoriférants, huile de pin, d’olive, cannelle…servent aux présents funéraires. Le cèdre et le genévrier sont indispensables à la momification.
Les essences sont rares et précieuses, elles rendent l’embaumement des morts fort coûteux et donc réservé à l’élite.
Chaque momie est reconnaissable à un parfum particulier, ce qui permet d’identifier les membres dans l’autre monde, au cas où le corps serait mutilé.
La confection des parfums et des huiles s’opère dans les temples, à l’intérieur de petits laboratoire. Les prêtres égyptiens sont les seuls autorisés à fabriquer des parfums. Ils détiennent leurs secrets, dans les hypogées de Thèbes, où ils préparent les différentes substances odoriférantes servant à l’embaumement des corps.
Le temple d’Edfou a conservé une de ces officines, dont les murs sont recouverts d’inscriptions transcrivant la recette de fabrication de différents produits odoriférants.
Balsamaire en argile vert en forme de souris
et cuiller à myrrhe en bronze. Collection Creezy Courtoy
Les résines et les plantes à parfum sont pour l’Egypte plus précieuses que l’or et l’argent, car ils sont eux-mêmes le souffle de la vie éternelle.
La majorité des essences proviennent d’Arabie (de l’Hadramaout et du Dhofar), de Judée, du mont Galaad, de Crête, de Chypre et des îles grecques.
Des textes des XVIIIème et XIXème dynasties confirment que l’Egypte importait la majorité des plantes, baumes et huiles. L’oliban et le térébinthe, qui poussent sur les côtes de la mer Rouge, sont particulièrement prisés, spécialement pour les usages rituels: des expéditions sont envoyées vers ces contrées lointaines pour en rapporter les précieux « arbres à oliban ».
« Au contact des parfumeurs de Chypre, (l’île du henné Kypros), les savants et les sages d’Egypte apprirent à fabriquer une huile spéciale… » Paul Faure
L’extrême subtilité des pratiques égyptiennes en matière de parfum a frappé les conquérants arabes qui ont fait du nom même de l’Egypte (« Kymi » la terre noire) le symbole des activités de laboratoire, en créant le terme Al-kemy (alchimie).
Les parfums sont acheminés par voie terrestre grâce au commerce des caravaniers mais également par voie maritime.
Sculpture de TIYI en terre cuite rouge,
coiffure sculptée dans une bogue de fruit.
Bijoux dorés à l’or fin. Collection Creezy Courtoy
C’est aux pharaons d’Egypte du IIème millénaire avant Jésus-Christ que revient le mérite d’avoir favorisé la construction d’une flotte puissante.
Les Egyptiens ouvrent la voie en lançant des expéditions vers la région de Pount (île de Socotra, Somalie, Ethiopie ) pour y recueillir des gommes odorantes.
Les bateaux traversent l’Océan Indien, puis la Mer Rouge, lourds d’une multitude de marchandises et d’objets précieux destinés à la Vallée du Nil.
L’encens et les épices arrivent de Socotra, les aromates, les huiles florales arrivent des îles de la mer Egée, d’autres plantes et résines viennent d’Extrême-Orient suivant une voie maritime qui passe par l’île de Java, la Malaisie, l’Asie du Sud-Est et l’Inde.
Source : http://routesduparfum.blogspot.fr/2011/10/legypte-antique.html